Je vous partage l’extrait d’un article Québécois intéressant que l’on peut certainement transposer à notre situation, la crise sanitaire ayant eu un impact sur le stress et sur les habitudes alimentaires. Sucre et dépression, fringale et stress, microbiote et humeur : des liens sont faits.

Dans un contexte où la pandémie a provoqué une hausse considérable des troubles d’anxiété et de dépression, en plus de la période de l’année où la dépression saisonnière sévit, mettre du soleil dans son assiette est plus d’actualité que jamais!

Plusieurs facteurs affectent notre santé mentale, notamment des facteurs génétiques, biologiques et environnementaux.(…) intégrer des précurseurs de certains neurotransmetteurs régulant notre humeur dans notre alimentation pourrait changer la donne. Le tryptophane, un acide aminé précurseur de la sérotonine, le neurotransmetteur du bien-être, aurait notamment un rôle à jouer. « C’est bien établi qu’une alimentation riche en tryptophane améliore l’humeur et nos comportements sociaux », précise le Dr Steiger. Parmi les aliments riches en tryptophane, on retrouve les œufs, le poisson, la volaille et le lait.

 

(…) l’épigénétique est la capacité de certains micronutriments à altérer l’expression de nos gènes. Spécialiste en troubles de comportement alimentaire, il a notamment démontré que la malnutrition reliée à l’anorexie affecte l’expression des gènes régulateurs des fonctions cérébrales, perturbant les mécanismes responsables de la régulation de l’humeur et des comportements sociaux.

Sucre et dépression

(…) Plusieurs études épidémiologiques ont associé la consommation de sucre à une augmentation du risque de dépression. (…) une consommation excessive de sucre affecterait la dopamine, le neurotransmetteur associé au circuit de récompense, et causerait de l’inflammation cellulaire, deux facteurs liés à la santé mentale. D’autres études ont documenté l’impact négatif d’une consommation élevée de sucre et de gras saturés sur les symptômes dépressifs. 

Fringales et stress

Des fringales pour des aliments riches en glucides ont été observées tant dans des modèles animaux que chez les humains en situation de stress. La consommation d’aliments riches en glucides (produits céréaliers, desserts, etc.) augmente la synthèse de sérotonine (en augmentant la captation par le cerveau de son précurseur, le tryptophane), ce qui a des propriétés calmantes. Le désir de manger des aliments riches en glucides et en sucres en cas de stress pourrait s’expliquer par cet effet sur la sérotonine.(…) Le stress associé à la crise sanitaire semble donc influencer nos habitudes.alimentaires. 

Microbiote et humeur

Tous les aliments qu’on ingère affectent la composition de notre microbiote intestinal. Notre microbiote intestinal et notre cerveau interagissent constamment par l’axe intestin-cerveau. Selon le type d’aliment ingéré, les microorganismes intestinaux produisent des métabolites qui affectent notre santé mentale.(…)

La science évolue rapidement et plusieurs chercheurs s’intéressent à l’influence de l’alimentation sur le microbiote. Plusieurs experts en nutrition recommandent une alimentation riche en fibres alimentaires, des probiotiques et des prébiotiques pour moduler favorablement la composition de notre flore.(…)

Les aliments transformés et ultratransformés affecteraient négativement notre microbiote, créant des métabolites inflammatoires qui pourraient augmenter le risque de dépression. 

Bien manger pour sa santé mentale

Même si la science est encore jeune, on sait aujourd’hui que l’alimentation a le pouvoir d’affecter notre santé mentale. Si une alimentation riche en gras saturés et en sucre est néfaste pour la santé physique, elle l’est aussi pour la santé mentale. Les études populationnelles ont rapporté que l’adhérence à une diète riche en fruits, en légumes, en noix, en poisson et en légumineuses est associée à un risque réduit de dépression. Le Dr Steiger insiste aussi sur l’importance de la variété dans notre assiette. (…)

Source : Nutrition et santé mentale | Le Journal de Montréal